Le chaud et le froid :
Procédure VE : la Direction de la sécurité routière reste bornée
Les représentants du monde motard ont rencontré la sécurité routière jeudi 12 février. Au centre des débats : la procédure VE (véhicule endommagé). Le gouvernement ne veut pas entendre les motards et maintient la procédure, les manifestations des 21 et 22 mars prochains sont donc plus que jamais d’actualité.
Une réunion que l’on peut considérer de la dernière chance s’est déroulée à la DSCR (Direction de la sécurité et de la circulation routière), mais cette dernière persiste à vouloir faire aboutir la procédure VE, infirmant la rumeur selon laquelle Dominique Bussereau était prêt à ne pas signer le décret d’application.
Pour l’occasion, la DSCR n’a pas hésité à faire venir une dizaine d’experts automobiles (ceux qui ont planché sur la procédure), pour l’appuyer dans le bien-fondé de sa démarche.
« Ils nous ont dit qu’ils ont bien compris les critiques des motards concernant les spécificités des motos, et ils nous proposent de réécrire la procédure », explique Philippe Leduncq, membre du bureau national de la FFMC. « Mais ils veulent qu’on réécrive quoi ? Une procédure qui ne sera jamais fermée, dans laquelle on pourra chaque années rajouter des points de contrôle, évaluer la conformité de tel ou tel accessoire ? C’est effarant, l’angle que prend ce dossier. »
Comme d’habitude depuis un certain temps, avec une grosse accélération depuis un an, on ponctionne le "petit peuple" au profit de ceux dont les fonctions leur permettent d’être dans les bonnes sphères du Pouvoir, au mépris total des citoyens et de l’observation intelligente de ce qui se fait ailleurs (...)
Une procédure inutile
La procédure VE est censée regrouper la procédure VEI (véhicule économiquement irréparable) et VGA (véhicule gravement accidenté).
En 1982, un rapport d’enquête pointait du doigt que les accidents automobiles étaient dus, pour 30 %, au mauvais état du véhicule. À partir de là, la procédure VGA a été mise en place. Puis la mise en place du contrôle technique automobile ainsi que les primes à l’achat (Jupette et Balladurette) ont largement contribué à l’épuration du parc.
Mais aujourd’hui, que ce soit pour l’auto ou la moto, le problème n’est plus du tout avéré. Le rapport Maids fait état de 0,7 % des motos qui présenteraient une défaillance technique lors d’un accident, pour ne pas dire rien si ce n’est pour le porte-monnaie de l’usager.
Parole d’experts ou dialogue de sourd
La FFMC ne voit plus l’intérêt de faire cette réforme eut l’égard à l’enjeu qu’elle représente pour la sécurité routière. Elle n’est plus à demander un moratoire sur cette loi, mais qu’elle soit tout simplement annulée.
« Les experts partent du principe que la sécurité, c’est la conformité », observe Catherine Herviou, responsable de la commission juridique de la FFMC. « Dès qu’on leur parlait de sécurité, eux parlaient de débridage, de passage au banc de puissance, on n’a vraiment pas la même vision de la sécurité routière. »
Jackpot pour les experts
Le coût économique est à prendre en compte dans cette nouvelle procédure. « C’est vraiment l’aspect qu’il ne faut pas négliger. Si la procédure VE voit le jour, elle va impacter les personnes qui n’ont pas beaucoup de moyen, et pour qui l’entretien de leur véhicule passe au second plan », affirme Philippe Leduncq.
Tous dans la rue
L’avis des usagers de la route, principaux intéressés, étant ignoré, il ne reste plus que la manifestation, des 21 et 22 mars pour tenter de faire bouger les choses. La mobilisation se doit d’être très importante pour bien faire comprendre à nos dirigeants que la place de cette mesure, c’est le placard et que le décret d’application ne doit pas voir le jour.
Frédéric Brozdziak - 13/02/2009