Eh ben voilà j'ai donc pris la fameuse S1 noire de Strasbourg. Elle est à Hunspach en fait, à une 20aine de bornes de la capitale européenne).
Je dis fameuse, parce qu'elle a pas mal fait discuté sur le forum, surtout pour son kilométrage 65000 Km
...Vaut le coup...ou pas....
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Je vous l'avoue, je me un peu posé la question, mais finalement quand je l'ai vu, sous son drap, propre, et quand je l'ai testé, j'ai dis "Oui".
Remarque, on fait pas 1000 bornes dans un sens pour repartir dans l'autre les mains vides
. Et c'est ce qu'a du penser le vendeur.
En fait , l'idée étant surtout d'être rassuré quand on la voit pour la première fois et qu'on la teste, parce que les photos fournis dans l'annonce étaient pas top. Ca donnait pas envie. Mais à mon départ de Hunspach, j'étais rassuré.
Et voilà, Dimanche, c'est parti, pour un prériple de 1000 kilomètres, rien que ça, assis sur un bout de bois qui vibre de partout
. Là je me dis "On fait le premier tiers jusqu'à Chalon sur Saone, et le reste le lendemain". Premier tiers, de la flotte, de la flotte, et encore de la flotte. Mais c'est bon ça s'atténue. J'accélère le mouvement. J'ai une position naturellement trés couchée du fait son guidon droit (pas celui d'origne). Donc à 140 Km/h, je suis tranquille de chez tranquille. Par contre mon sac dos me ruine le dos, c'est une horreur.
Arrivé à Chalon je cherche un Hotel. J'en trouve un, mais celui-çi n'a pas de parking privé. Du coup la moto va dormir dans la ruelle en face de la fenêtre de ma chambre. Je passe une nuit épouvantable, réveillé par le moindre bruit suspect. Ma moto dort dehors sans alarme, ni cadenas.
5H du mat', j'ai dormis 3h, je vois le jour se lever. C'est bon!! j'me lève, je fout la clé de ma chambre dans la boite au lettre, Starter, Contact, temps de chauffe, casque, gant, direction "le reste à finir".
Sacré morceau, ce "reste à finir". plus de 600 bornes. Une partie pourrie ou je passe par une nationale blindée de camions à doubler. Ca m' saoule. Et ce sac qui m'arrache l'épaule droite.
12h, ca y'est j'emprunte l'A89. Ca sent la fin du périple. Mais j'ai trop mal au dos. 12h30, je m'arrête, et je décide d'avoir l'idée lumineuse pour mon dos........ de desserer la sangle de mon sac. Put@&!. J'aurais peut-être pu y réfléchir avant....
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Ca va mieux, allez, on décolle...BrooaAAAAAAA! Le physique accuse le coup, mais j'ai gouache, et le bouilleur ne demande qu'a causer alors BroaAAAA, BroooAAAAA!!!
Payage de Tulle, je passe la monnaie, j'enclenche la première, je veux enclencher la deux............ je sens rien....... Merde
. Je regarde, Put@&&&!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!, mon selecteur qui bat de l'aile
. Sortie du payage, je me fous sur l'air de stationnement à droite. Je stoppe, je regarde et là....Selecteur fendu au niveau de la jointure du cale-pied. Celui ne tiens plus que par la tige le reliant au primaire.
Et là je me dis "Fabien, ton périple s'arrète ici...à 200 bornes avant l'arrivée."
J'ai presque envie de pleurer tellement j'ai les nerfs. Je suis épuisé, j'ai mal partout...et autour j'ai l'impression que c'est le désert
Appel de l'assistance dépannage de mon assurance. D'enfer mon assurance. Rapatriement de la bécanne à la concess Peugeot de Tulle, appele d'un taxis pour m'emmener à Brive la Gaillarde. Location d'un véhicule, tout ça pris en charge. Me revoilà sur la route direction Bordeaux au guidon d'une...Corsa diesel avec un couple trop pourris
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Le lendemain, Mardi, je vois Raph à HD Bordeaux pour lui parler de mes malheurs.
Il me fait:
J'ai pas la pièce, mais en attendant je te la commande, et toi tu ramène la moto en mettant le selecteur du primaire en position "Sporster".
Ah oui, tiens pas con. C'est pas commode (j'ai trente centimètres entre le cale pied et le sélecteur), mais au moins ça peut m'aider à rammener la bécanne.
Du coup, chemin inverse, Bordeaux Brive en voiture de location, Brive Tulle par Taxi, le tout pris en charge par mon assurance.
En réalité, j'ai fait mieux. La concession Peugeot qui m'a dépanné tienne une carrosserie. Un mécano m'a fait une soudure à l'arc sur le bordel. Je regarde le résultat, et je me dis, c'est bon ça tiendra au moins jusqu'à Bordeaux
. Le sélecteur est retapé.
Ohhh Pu@@&&!!!!!!, j'ai la gouache d'un coup, comme une rennaissance. La piece monté, je demande au patron du garageo si je leur doit kek chose. Ke dalle il me dit. Salut et merci. Je fait démarrer la S1 dans le garage. Ouaahh!!!, c'est vrai que ça tape au niveau vibrations. Je sens même le sol bouger à causer des coups de boutoir des pistons. Ce qui est marrant, c'est le cycle que je devine en arrière du bruit d'échappement, on percois un rythm comme une respiration. Ca fait Bam...Bam...Bam...Bam! C'est fou! C'est magique! L'assistance dans le garage me regarde médusée par le boucan de la moto.
Allez casque, gants, je remet le starter en position off, j'enclenche la première, priant que les vibrations ne ruinent pas la soudure.
Et c'est parti.
Ca marche!!!!, ca marche!!!!!. Je deviens fou sous le casque, je vais ramener la S1 en un seul morceau à Bordeaux. 1000 Km, et la belle donne de la voix, c'est magique. Je suis sur un nuage
En plus il fait beau
. J'ai jamais eu autant de plaisir à bouffer de l'asphalte
. 140, 150, 160 Km/h, j'ai la rage, parce que je commence à entrevoir le bout du tunnel.
Arrivé à Bordeaux, je fais un grand ouf de soulagement, je suis vané, les nerfs la fatigue les moucherons pleins le casque
. Mais Put&&éé, qu'est ce que je suis heureux
C'est trop beau la vie.